« Perception », le tout nouveau projet de l’artiste franco-tunisien eL Seed, vient de se dévoiler au monde entier avec les premières photos de l’artiste.
Le projet « Perception » n’a pas fini de faire parle de lui au regard du caractère spectaculaire et grandiose de l’oeuvre. Ce « calligraffiti » anamorphique géant couvre en effet plus de 50 bâtiments dans le quartier des chiffonniers de Manshiat Nasser au Caire, là où vit et travaille la communauté copte Zabbaleen dont la ville utilise les services « bon marché » pour débarrasser au plus vite les ordures de la capitale.
eL Seed, ce jeune franco-tunisiende 35 ans mélange l’art de la calligraphie arabe à celui des graffitis. Muni de ses bombes de peinture, eL Seed fait parler les murs du monde entier, et cette fois il a décidé de redonner vie et de métamorphoser un quartier au Caire (Egypte).
En effet, dans son nouveau projet intitulé « perception » eL Seed s’attaque au quartier Manshiyat Nasr au Caire, le quartier Chrétien des chiffonniers. Dans ce dernier, la communauté copte de « Zaraeeb » collectionne les ordures de la ville, et ce, pendant des décennies. Ces chiffonniers font le tour de la ville pour collecter les choses usagées pour ensuite les recycler. Bien qu’il contribuent à nettoyer la ville, ils sont perçus comme étant de sales gens. Leur quartier est marginalisé et congédié.
Pour apporter un peu de lumière à cet endroit et à cette communauté, eL Seed a créé un morceau anamorphique qui couvre près de 50 bâtiments qui sont visibles uniquement à partir d’un certain point de vue à partir d’une colline « Moqattam ». Cette oeuvre d’art grandiose transcrit les mots de Saint Athanase D’Alexandrie, un évêque copte du 3ème siècle, qui disent : » Toute personne qui veut voir la lumière du soleil, doit s’essuyer les yeux d’abord ».
Dans un statut publié sur son compte Facebook, eL Seed a déclaré que créer cette oeuvre dans cet endroit en question était l’une des plus incroyables expériences humaine qu’il n’a jamais eue. Il a dans ce contexte affirmé que les habitants de « Manshiyat Nasr » sont généreux, honnêtes et forts alors qu’ils ont reçu le nom de zabaleen (récolteur de la poubelle des gens). Ces derniers ne vivent pas dans la poubelle, mais de la poubelle. Ils sont ceux qui nettoient la ville du Caire, a écrit eL Seed.
Un très beau travail qui surpasse l’artistique pour devenir une oeuvre d’art humaine.